En 1870, Auguste installe le studio «Photographie Saharienne» dans l’artère principale du centre européen de la ville (actuelle rue de la république).
Auguste MAURE devient « le premier artiste-peintre ayant ateliers sur
Biskra » : c'est ainsi que l'on qualifiait à cette époque les artistes
photographes. La photographie demeure pour Auguste une activité
secondaire et peu lucrative. Il continue d’exercer de multiples métiers:
courrier, gérant de café, meunier, aubergiste et sur la ville de
Biskra, crieur et afficheur public.
Il faudra attendre l’année 1888 et
l’arrivée massive des touristes occidentaux, profitant de la toute
nouvelle liaison ferroviaire entre Batna et Biskra, pour que la
photographe devienne son activité principale. De 1890 à 1900, profitant
de l’attrait croissant de cette région, d’autres photographes renommés
s’installeront sur Biskra: Emile Fréchon, Alexandre Bougault …
Auguste MAURE emporte une médaille à
l'Exposition Universelle de Paris de 1889 qu'il partage avec son fils
Marius MAURE, fin prêt pour assurer la relève. Né en 1871 à Biskra, Marius MAURE
assure la succession à la direction du studio « Photographie
saharienne » vers 1895. Il fut l’artisan de la conversion du studio dans
l’édition de cartes postales. De nombreuses photos du studio seront
ainsi éditées en cartes postales
de 1899 à 1910 sous la signature "Maure Phot." puis sous la signature
«Marius Maure » jusqu’en 1930. Marius en profite pour redonner une
nouvelle vie à des clichés réalisés par son père plus de vingt ans
auparavant. Il devient le correspondant local de France Album
fournissant de nombreuses vues et types du sud de l'Algérie qui seront
publiés dans de nombreux ouvrages.
Auguste décède le 3 mars 1907 à Biskra, laissant à son fils aîné Marius la propriété du studio photo.
Pendant plus de 70 ans, les photos
puis les cartes postales signées MAURE ont représenté Biskra et ses
environs, ses habitants, ses modes de vie, ses quartiers et ses
magnifiques paysages. Auguste et Marius appartiennent à ces pionniers de
la photographie ayant su restituer l'atmosphère intemporelle du sud
constantinois avec ses modes de vies qui semblaient s’être figés depuis
l'Antiquité. Leurs photos témoignent du regard fasciné et toujours respectueux qu’ils portaient à ce lieu et à ses habitants.
En 1935, regrettant qu'aucun de ses
enfants ne soit disposé à reprendre le flambeau, Marius cède le studio
avec l’ensemble du fonds à Mme Thérèse LANDRON. Alexandre BOUGAULT (fils), épousant Mme LANDRON, prendra possession des lieux.
Marius MAURE décède en 1941 à Rouïba près d’Alger.
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